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"Wave"

de Sonali Deraniyagala

 

 

Année VO : 2014

Année VF : 2014

Editions : Kero Editions

 

 

 

Synopsis

 

"La mousse s'est transformée en vagues. Des

vagues qui bondissaient par-dessus le récif, à

l'autre bout de la plage. Ça n'était pas normal.

La mer ne venait jamais aussi près. Les

vagues ne se brisaient pas, elles ne

s'affaissaient pas. Plus près. L'eau brune et

grise. Brune ou grise. Des vagues par-dessus

les conifères et qui se rapprochaient de

notre chambre. Toutes ces vagues maintenant,

chargeant, barattant. Soudain folles et

furieuses. Soudain menaçantes. " 



Le matin du 26 décembre 2004, un tsunami frappe l'Océan indien. Sonali Deraniyagala, en vacances au Sri Lanka, son pays natal, en réchappe miraculeusement. Mais, de sa famille, elle est la seule. La vague lui a pris ses parents, son mari et ses deux petits garçons. Wave raconte l'histoire de ce jour, où elle a tout perdu, et de tous ceux qui ont suivi. Les mois, les années lorsque l'insupportable déchirement du souvenir succède aux premiers moments d'horreur. La matière de ce livre, c'est la peine impalpable, indescriptible de la narratrice. Sonali Deraniyagala réussit un récit poétique, sans concession et incroyablement digne sur comment survivre à l'inimaginable."

 

 

 

 

Ma chronique en bref

 

Un coup de poing dans l’estomac. Un vague de sentiments qui s’écrase. Une perle dans l’océan littéraire. 

 

Note générale : 19/20

 

 

 

Mon avis sur…

 

 

L’histoire

 

J’ai débuté ma lecture avec une certaine appréhension. Oui, on a tous entendu parler du tsunami. On connaît tous le nombre de morts estimé. On a tous vu les images à la télévision de la vague qui s’abat sur les plages, les villes et, surtout, les gens. Mais c’est une chose de découvrir ça à la télévision, c’en est une autre de le vivre. Or, c’est ce qui se produit quand on commence « Wave » : nous sommes emmenés au cœur de la vague, dans sa violence, son horreur, son injustice, son incompréhension. De l’écume plein la bouche, de la colère et de la tristesse plein le cœur, Sonali tente de survivre au tsunami qui a emporté tous ceux qu’elle aimait, tous ceux qui comptaient, tous ceux qui donnaient un sens à sa vie, une direction, un espoir.

Avec la vague, elle a tout perdu et se retrouve à devoir continuer, à devoir exister, alors que le désespoir l’attire dans ses ténèbres. Comment respirer chaque jour après une telle catastrophe ? Comment croire en l’humanité et en un dieu, quand pareille épreuve s’abat sur nous ? Comment se lever chaque matin en sachant que notre vie a perdu ses couleurs et que bien que le soleil brillera au-dehors, notre monde ne sera que teinté de noirceur ?

C’est les réponses à ces questions que va chercher Sonali sur le chemin de la reconstruction, si une reconstruction est encore possible quand on a atteint un tel niveau de douleur.

Ce livre, autant vous prévenir ne sera pas une lecture « détente », mais c’est une lecture violente, choquante, bourrée de sentiments, d’émotions, d’amertume, mais aussi d’espoir. On ne peut en ressortir indemne, et c’est le genre de livre qu’on referme les larmes aux yeux, ayant été transporté au fil des pages comme le long d’une vague : avec des creux et des crêtes, où on boit la tasse et on parvient à attraper une bouffée d’air de temps en temps, avant de s’échouer sur le rivage, à bout de souffle et éreinté.

En un mot comme en cent : j’ai adoré ! Une lecture « coup de poing » comme on en lit peu, tout simplement, car l’histoire est racontée par quelqu’un qui a vraiment vécu cette catastrophe. Combien de films ou livres ont-ils été faits depuis le tsunami par des gens qui n’avaient rien ressenti de cette horreur ? Ici, la douleur est réelle, palpable. Tout comme la joie et la lueur d’espoir. Il n’y a pas de faux-semblants dans ce livre, qui fait office aussi de remède au mal qui ronge Sonali. Elle le déverse sur ces pages et le vide de son corps.

Une histoire, qui est celle d’une jeune femme à l’autre bout du monde, qui m’a littéralement chamboulée. Je ne peux que vous conseiller de vous jeter dessus et de dévorer ces pages afin de vous laisser secouer, comme moi, par le creux de la vague. 

 

L’histoire : 20/20

Les personnages : 17/20

 

 

L’écriture

 

La plume de Sonali Deraniyagala est simple, mais poétique. Elle ne s’étale pas sur l’horreur, même si elle transparaît malgré tout au fil des mots. Le but n’est pas de choquer, mais d’interpeller. Un cri au secours, sans fioriture, mais plein de grâce. Magnifique. 

 

Le style d’écriture : 17/20

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