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"Half Bad"

de Sally Green

 

 

Année VO : 2014

Année VF : 2014

Editions VF : Macadam

 

 

Synopsis

 

"Tout le monde l'ignore, mais notre monde

abrite des sorciers. Des sorciers blancs, qui

sont bons. Et des noirs, qui incarnent le Mal.

Au milieu, il y a Nathan. Nathan, dont le père

est le plus puissant des sorciers noirs. Et

dont la mère, grande sorcière blanche, est

maintenant morte. Nathan fait peur, car il est

différent. Bon ? Mauvais ? Nul ne le sait. À

tel point que le Conseil des sorciers lui enlève

de plus en plus de libertés. Pour finir par

l’enfermer et le torturer. Nathan sait qu’il

doits’échapper avant ses 17 ans. Car, à 17 ans,

tous les sorciers reçoivent leur don à travers une cérémonie. Et le seul à pouvoir pratiquer cette cérémonie est Marcus, son père. Nathan parvient à s'échapper, mais le plus dur reste à faire : retrouver son père. Comment faire quand tout le monde vous traque, et que vous ne pouvez avoir confiance en personne - pas même en votre famille ou en la fille que vous aimez ?"

 

Avant-Propos

 

Autant vous le dire tout de suite : Je rêvais de ce livre depuis un bon moment. Tout m’attirait : la couverture (un sublime travail, très sombre, dans des teintes rouges et grises, annonçant très clairement la couleur), le résumé (on sent une tension omniprésente) et le parallèle fait à plusieurs reprises avec Harry Potter. Ainsi, j’ai littéralement sauté de joie dans tout mon appartement lorsque, le jour de sa sortie, je suis allée chercher mon courrier pour trouver ce livre magnifique dans ma boîte aux lettres, envoyé par les éditions Macadam ! Je n’en revenais pas et je tiens à remercier cette maison d’éditions du fond du cœur pour ce Service Presse, que j’ai dévoré en quelques heures, et cela malgré un déménagement catastrophique ! 

 

 

 

Ma chronique en brève

 

Attention : Coup de Cœur Littéraire 2014 ! Ce livre est incroyable, magique, sombre, violent, addictif et envoûtant, le tout servi avec une histoire qui tient la route, des personnages attachants et une plume génialissime ! 

 

Note générale : 19/20

 

 

 

Mon avis sur…

 

 

L’histoire

 

Dans cette livre, nous découvrons Nathan, jeune garçon issu d’une relation interdite entre un sorcier noir et une sorcière blanche, grandissant au cœur d’une famille exclusivement blanche dans laquelle il détonne. Détesté par sa sœur la plus vieille, Jessica, une Chasseuse (c’est-à-dire qu’elle traque les sorciers noirs), il est malgré tout très proche de son frère ainé, Arran, ainsi que de son autre sœur Déborah. Il n’a jamais vu son père, Marcus, et sa mère se serait suicidée peu après sa naissance. Il a une grand-mère qui tente tant bien que mal d’élever cet enfant rejeté de la communauté à cause de son caractère mixte.

Tout le début du roman, on découvre Nathan qui grandit comme il peut, alors que les sorciers qui l’entourent le dénigrent et qu’il doit se présenter chaque année auprès du Conseil pour des évaluations servant à déterminer s’il est plus noir que blanc. On se rend compte que, de par sa couleur de peau (tannée), il est directement considéré comme noir (et donc mauvais). Il possède peu d’amis, à part une jeune sorcière blanche, Annalise, dont il tombe amoureux.

Il grandira au milieu des insultes, dénigrements et même tortures. Mais alors que son quinzième anniversaire arrive, il décide de fuir son évaluation annuelle, la situation étant devenue intenable. A peine a-t-il fait un pas dehors, qu’il est alors arrêté par des sorciers blancs et placé sous la tutelle d’une sorcière. Elle le garde emprisonné dans une cage, avec un bracelet électronique rempli d’acide (qui deviendra plus tard un collier après une tentative d’évasion ratée).

Je n’en dévoilerai pas plus sur ce livre, qui se lit d’une traite, afin de ne pas gâcher le suspense qui vit à travers chaque page et qui rend ce livre si addictif.

L’histoire est tout simplement passionnante et ne ressemble à aucune autre que j’ai pu lire jusqu’à présent. J’ai adoré me plonger dans l’univers sombre de Sally Green et à suivre les aventures de Nathan, qui court d’épreuves en épreuves, forgé par le sang, la douleur et un entraînement (pour le moins) intensif.

Nathan est (et de loin) mon personnage préféré : Il est attachant, imparfait, colérique, fort, courageux, prêt à tout, entier, vulnérable et possédant un côté obscur que j’ai adoré. Enfermé dans un corps de sorcier noir qui le catégorise aussitôt aux yeux de tous, il est foncièrement bon. Mais on apprendra vite que la couleur d’un sorcier ne change rien à sa nature maléfique : Bon nombre de sorciers blancs sont aussi mauvais que le diable, et des sorciers noirs sont réellement bienveillants.

La grand-mère de Nathan est une femme sensible, bonne, forte mais qui ne possède pas suffisamment de pouvoirs (au sens propre comme au figuré) pour prendre correctement soin de cet enfant mixte qu’elle doit élever.

Arran, le frère de Nathan, s’occupe de son frère tant qu’il le peut quand il est enfant et j’ai été particulièrement touchée par la relation fusionnelle qui les lie. Ils se défendent, se protègent, et on sent la difficulté qu’a Nathan de devoir renoncer à son frère pour s’enfuir.

Jessica est une vraie teigne, dénigrant son dernier frère avec tant de hargne et de haine que c’en est difficilement supportable. On ne rêve que de la voir disparaître !

Enfin Déborah prend une place mineure dans le livre, mais elle est, semble-t-il, aussi bonne qu’Arran, même si plus vulnérable.

On rencontre d’autres personnages au fil du roman : Annalise, le Grand Amour de Nathan, une jeune sorcière blanche, dont on ignore vraiment qui elle est, si c’est une traitresse ou non, mais pour qui Nathan est prêt à tous les sacrifices. On va aussi croiser Célia, la tutrice malveillante et sadique de Nathan ; Gabriel, un jeune sorcier noir qui va s’occuper de lui dans sa fuite ; Mercury, une sorcière capable de contrôler le temps qu’il fait ; Et bien d’autres personnages, ayant chacun leurs particularités qui les rendent proches de nous.

L’histoire tient la route, les caractères étudiés, l’univers parfaitement sombre et violent sans jamais tomber dans le gore. C’est bien simple, tout est à aimer dans ce livre et j’aurais souhaité qu’il dure encore bien des heures, regrettant de l’avoir lu aussi vite. Je peux vous dire que je n’ai qu’une hâte : Que le tome 2 (Half Wild) sorte en 2015 en anglais afin de pouvoir le dévorer comme ce premier tome !  

Un livre que je conseillerai à tous : Jetez-vous dessus ! Vous ne le regretterez pas. Bien au contraire !

 

L’histoire : 20/20

Les personnages : 19/20

 

 

L’écriture

 

La plume de Sally Green est directe, franche et se lit sans détour. Agréable, fluide, aucune lourdeur n’est à noter. Sally Green aborde des sujets difficiles tels que le racisme, l’homosexualité avec une facilité déconcertante. Elle nous emmène dans son univers sombre, terrifiant mais dont on ne peut s’extraire sans regrets, tant ce livre est addictif.  

 

Le style d’écriture : 18/20

 

 

 

La symbolique

 

Le racisme

Le racisme est abordé directement dans ce livre, vis-à-vis des sorciers noirs, qui ont la peau sombre, contrairement aux sorciers blancs qui ont la peau pâle. Les sorciers noirs sont réputés pour être mauvais et sont perpétuellement traqués. Nathan étant issu de l’union interdite entre une sorcière blanche et un sorcier noir, il a beaucoup pris de son père physiquement : Il a la peau tannée, le regard sombre et est aussitôt vu non pas comme un sorcier mixte, mais comme noir. Il est rejeté des sorciers blancs qui le maltraitent, le dénigre, l’humilie, et même auprès de sa famille, il peine à trouver sa place. En effet, sa propre sœur le rabaisse constamment, exerçant une pression malsaine sur lui depuis son plus jeune âge.

Les évaluations qu’il doit subir de la part du « Conseil » sont un autre symbole du racisme qu’il subit : surveillé, évalué, la situation empire au fil des années, si bien qu’il ne peut même plus sortir de chez lui sans demander des autorisations. Les sorciers du « Conseil » tentent de déterminer, par de simples questions, s’il est plutôt noir, ou plutôt blanc, avec de tout façon un a priori lié à sa couleur de peau.

Si, dès le départ, les sorciers noirs sont montrés comme des êtres maléfiques, mauvais, on comprend vite que les sorciers blancs (soit disant purs) sont tout aussi malveillants et manipulateurs. Ce qu’ils font subir à Nathan, simplement à cause de son père, sorcier noir, est sordide et terrifiant. J’ai plusieurs fois grincé des dents devant tant de méchanceté et de dureté envers un simple enfant.

 

La schizophrénie

Une moitié noire, une moitié blanche : que cela soit physique ou dans l’esprit, Nathan est partagé entre sa part blanche et sa part noire, entre le sorcier bon et le mauvais en lui. Ce livre m’a fait penser à la schizophrénie à cause notamment de l’usage du « tu » à plusieurs moments du livre, comme si la partie sombre de Nathan parlait à sa partie claire, discutait avec lui. Il y a une dualité certaine en lui, comme dans l’univers dans lequel il évolue. La frontière entre le bien et le mal est ténue et on comprend qu’entre le noir et le blanc, il y a mille nuances de gris.

Egalement, à certains moments, on a l’impression que Nathan change brusquement, qu’il agit de manière étrange, sadique, comme si la part sombre en lui remontait à la surface et prenait le contrôle l’espace de quelques secondes.

 

La symbolique du titre

Je me demandais en ouvrant ce livre pourquoi « Half Bad » ? Qu’est-ce que cela signifiait. J’ai rapidement compris qu’il s’agissait ici de la dualité dont je viens de parler plus haut, entre sa partie mauvaise et celle bonne. Mais pourquoi « A moitié mauvais » et non pas « A moitié bon » ? A mes yeux, c’est la façon dont il est perçu dans la société magique : Il n’est pas à moitié blanc, à moitié bon, non. Il a toujours été vu et catalogué comme un sorcier à moitié noir, à moitié mauvais. 

 

 

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