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« Le Journal Intime de Georgia Nicolson : 1. Mon nez, mon chat, l'amour et moi"

De Louise Rennison

 

Editions : Gallimard

Année : 2002

 

 

Synopsis

 

"Georgia Nicolson a quatorze ans,

beaucoup dénergie et d'humour. Elle

trouve que sa vie est un enfer ! Son

chat se prend pour un rottweiler, son père

voudrait partir vivre en Nouvelle-Zélande,

sa mère porte des jupes trop courtes pour

son âge, sa meilleure amie ne perd pas

une occasion de lui casser le moral et le

garçon le plus canon du quartier sort

avec une cruche aux oreilles décollées

au lieu de comprendre que Georgia est la

femme de sa vie. Enfin, s'il n'y avait que

ça, elle pourrait survivre, mais il y a cette

chose gigantesque au milieu de son visage,

son nez !"

 

 

 

 

Ma chronique en bref

 

Ce premier tome est un pur délice ! On rit d’un bout à l’autre des péripéties de son héroïne, le tout servi sur un ton mordant

 

Note générale : 19/20

 

 

 

Mon avis sur…

 

 

L’histoire

 

Autant vous le dire tout de suite, j’ai découvert les journaux intimes de Georgia Nicolson quand j’avais 14 ans, soit l’âge de l’héroïne, et j’ai tout simplement adoré, en particulier les premiers tomes.

Ramené par ma mère un jour, je me suis jeté dessus en même temps que ma sœur. On a tellement rit ensemble sur les aventurs rocambolesques de Georgia que régulièrement, on se rachète l’une et l’autre les tomes, étant donné que les anciens sont dans un piteux état.

L’héroïne, Georgia, a 14 ans, un nez trop grand, une petite sœur folle à lier, un chat sauvage ecossais et des parents en pleine crise de la quarantaine. Elle a son groupe de copines, toutes plus timbrées les unes que les autres, et au milieu de tout ce beau monde, il y a les garçons. En l’occurrence, il y a LE garçon, j’ai nommé Super-Canon, membre d’un groupe de rock et sexy à souhait.

Nous suivons ainsi les péripéties de Georgia pour 1. Essayer de survivre à son adolescence. 2. Tenter de maîtriser l’expansion de son nez. 3. Séduire Super-Canon en dépit de toutes les filles qui tournent autour.

J’ai adoré ce premier tome, absolument hilarant, que j’ai relu plusieurs fois tant il est drôle ! On se retrouve toutes en cette Georgia Nicolson, maladroite, manquant de confiance en soi, qui se cherche et un peu foldingue. Elle représente notre adolescence, notre questionnement intérieur, et m’a permis plusieurs fois de rire d’une situation qui m’aurait absolument horrifiée. Car Georgia a une façon de tourner en dérision les épreuves qui se mettent sur son chemin, et préfère toujours en rire qu’en pleurer. C’est un livre très positif, que je conseille à chacune !

Voici quelques passages mémorables :

 

 

14h00

J'ai la pince. Je ne m’explique pas comment maman est allée s’imaginer que je ne la trouverais pas dans le tiroir à cravates de papa. En plus de la pince, je suis tombée sur un truc super bizarre. Un genre de tablier plié dans une boîte. J’espère contre toute attente que mon père n’est pas un travesti. Devoir « comprendre » sa féminité serait plus que je ne pourrais en supporter. J’imagine Libby, maman et moi obligées de le regarder se dandiner en chemise de nuit et mules d’intérieur garnies de plumes de cygne. Si ça se trouve, faudra même qu’on l’appelle Daphné.

 

14h15

Bon Dieu, que ça fait mal de s’épiler ! Il faut que je m’allonge. La douleur est atroce. J’ai les yeux qui pleurent comme des fontaines.

 

14h30

C’est au-dessus de mes forces. Je n’ai enlevé que cinq malheureux poils et mes yeux ont déjà doublé de volume.

 

16h00

J’abandonne. J’essaie le rasoir de papa.

 

16h05

Plus coupant que je ne pensais. Il y a plein de poils qui sont partis d’un seul coup. Maintenant, faut que je fasse l’autre œil pareil.

 

16h16

Merde de merde ! Je trouve ça pas mal mais ça me fait un œil tout étonné. Il faut que j’égalise l’autre à nouveau.

 

18h00

En me voyant, maman a failli lâcher Libby. Je vous retranscris exactement ce qu’elle m’a sorti :

-    Mon Dieu ! Mais qu'est-ce que tu t’es fait, espèce d’idiote ?

Ce que je peux haïr les parents. Parce que c’est moi l'idiote, c’est ça ? ? ? Ils sont trop nuls. Ce qu'elle voudrait sans doute, c’est que j’aie encore l’âge de Libby pour pouvoir me mettre des bonnets ridicules à oreillettes avec des canards dessus. Elle est trop ! Trop ! Trop ! Trop !

 

19h00

Quand papa est rentré, je les ai entendus qui parlaient de moi.

-    Grommelle, grommelle... Elle ressemble à... grommelle grommelle.

Ça, c’était maman. Puis papa :

-    Elle a QUOI??? Bon... grommelle... grommelle... grogne... grogne. Tap tap tap dans l’escalier, bang, bang, bang sur ma porte.

-    Georgia, qu’est-ce que tu as encore fait ?

Il ne risquait pas d'entrer, j'avais poussé ma commode contre la porte. Planquée sous les  couvertures, j’ai hurlé :

-    Au moins, je suis une vraie femme maintenant ! ! !

-    Et ça veut dire quoi ça, bordel de merde ?

Honnêtement, il y a des moments où il est vraiment vulgaire.

 

22h30

Peut-être qu’ils repousseront cette nuit. En combien de temps ça repousse des sourcils ?

 

Vendredi 28 août

 

11h00

Ils n’ont pas repoussé. »

 

***

 

16h00

Je viens de m'apercevoir que Libby a utilisé mes dernières serviettes périodiques pour faire des hamacs à ses poupées.

 

16h30

Elle a entièrement vidé mon tube de fond ^PWP^ de teint sur son panda qui a la tête très beige à l’heure qu’il est. »

 

***

 

20h05

J’adore la vie ! ! ! Jas m’a appelée pour me dire qu’on était invitées à la fête de Katie Steadman et... que Tom et Robbie étaient invités aussi. Trop génial ! ! ! ! ! Si ça se trouve, c’est parce que j’ai fait la gentille avec elle qu’on est invitées. QU’EST-CE QUE JE VAIS METTRE ? ? ? ? Plan Orsec déclenché ! Il  me reste à peine deux semaines pour trouver.

 

20h10

Je ferais mieux de faire mon yoga.

 

20h15

Je ferais mieux de commencer à me faire des masques dès maintenant.

 

20h20

Je me demande si mon nez ne diminuerait pas de volume si je dormais avec une pince à linge dessus comme Amy dans Les Quatre Filles du docteur March ? Est-ce que quelqu’un peut me dire pourquoi ma mère ne s’est pas mariée avec un type qui avait un pif normal ?

 

20h30

J’ai demandé à maman pourquoi elle avait épousé papa (il était au bowling avec oncle Eddie - tu le crois ça?). Elle a réfléchi un moment avant de me sortir :

-    Il me fait rire.

Il la fait rire... Il la fait rire... Bart Simpson me fait rire mais ce n’est pas une raison pour l’épouser. 

 

`***

10h00

J’ai emmené Libby faire une balade en poussette. Ambiance blues automnal. Elle n’arrêtait pas de chanter :

« Je suis la reine. Oh, je suis la reine. » Elle avait refusé que je lui enlève ses ailes magiques et l’installation dans la poussette avait viré au cauchemar. Les nuages filaient à toute blinde dans le ciel mais il y avait du soleil et l’air était vif. En faisant un petit effort, j’ai réussi à tomber le masque et j’ai fini par accompagner Libby dans ses vocalises. On était en train de hurler toutes les deux : « Je suis la reine. Oh, je suis la reine » quand il a surgi d’une Mini Cooper rouge. Robbie. Le Super-Canon.

-    Bonjour ! On se connaît, il me semble, non ?

Je lui ai fait un sourire dément en essayant toutefois de maîtriser les velléités d’expansion de mon nez. J’ai une technique pour ça. Je relaxe bien la bouche, je mets la langue derrière la lèvre du haut et je n’oublie surtout pas de dilater légèrement les narines pour éviter qu’elles n’en fassent qu’à leur tête. Il m’a regardée un peu bizarrement.

-    Les pommes, je lui ai fait non sans humour.

-    Ah, oui. Je me souviens. Tu es venue au magasin avec ta copine.

Il a souri à nouveau. Quand il sourit, il est à tomber. Puis il s’est penché vers Libby qui, fidèle à elle-même, lui a jeté un de ses regards terrifiants genre «je suis une enfant gravement perturbée ». Elle lui a sorti :

-    Je suis la reine

Et lui :

-    C’est vrai, ça ?

(Oooohhh, il est trop mignon avec les enfants !)

Et là, Libby a été grandiose :

-    Parfaitement, je suis la reine et Georgia a fait un gros caca ce matin.

Je n’en croyais pas mes oreilles. Il n’en croyait pas ses oreilles. Personne n'en croyait ses oreilles. Rien d’étonnant à ça, on ne peut pas en croire ses oreilles, voilà pourquoi.

Il s’est relevé d’un bond.

-    Faut que j’y aille.

Puis il a ajouté :

-    A plus.

Et je me suis dit : « Pense Sharon Stone. Pense Sharon Stone. » Alors, je lui ai fait :

-    On se verra probablement à la fête de Katie.

Et là, il me sort :

-    Non, j’y vais pas. J’ai un autre truc ce soir-là. 

 

Voilà pour cette petite chronique "plaisir" ! J'espère que cela vous a plu 

 

 

 

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