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"Bird Box"

de Josh Malerman

 

 

Année VO : 2014

Année VF : 2014

Editions : Orbit/Calmann-Lévy

 

 

 

Synopsis

 

Malorie élève ses enfants de la seule façon

possible : barricadés chez eux. Dehors, il y a

un danger terrible, sans nom. S’ils s’aventurent

à l’extérieur, ce sera les yeux bandés pour rester

en vie. S’ils ôtent leurs bandeaux, ils se

donneront la mort avec une violence inouïe.

Malorie a deux solutions : rester cachée avec ses

enfants, isolée, ou bien entamer un terrifiant

périple jusqu’au fleuve dans une tentative

désespérée, presque vaine, pour rejoindre une

hypothétique colonie de survivants. La maison

est calme. Les portes sont verrouillées, les

rideaux sont tirés, les matelas cloués aux fenêtres. Les enfants dorment dans la chambre de l’autre côté du couloir. Mais bientôt, elle devra les réveiller et leur bander leurs yeux. Aujourd’hui, ils doivent quitter la maison et jouer le tout pour le tout. 

 

 

 

 

Ma chronique en bref

 

Un roman post-apocalyptique palpitant et addictif, qui vous tiendra en haleine tout au long du livre et vous fera frissonner de peur, mais aussi de délice ! 

 

Note générale : 19/20

 

 

 

Mon avis sur…

 

 

L’histoire

 

Vendredi soir, ayant fini le premier tome du « Cycle d’Alamänder » (ma chronique sur ce petit bijou dans la section "SF/Fantasy et Fantastique" ICI), je me suis lancée dans cette lecture, ayant entendu plusieurs échos positifs et souhaitant m'en faire mon propre avis.

Grand bien m’en a pris, car c’est un nouveau coup de cœur littéraire 2014 que j’ai dévoré en l’espace de quelques heures et qui m’a tenue réveillée jusqu’à 3h du matin !

L’histoire est absolument palpitante. Nous plongeons dans le monde de Malorie et de ses deux enfants (appelés « Fille » et « Garçon » tout au long du récit), qui, un beau matin, s’aventurent à l’extérieur de leur maison. Jusque-là, on pourrait se dire « Super, et alors ? », mais la différence est que la terre de Malorie n’est plus celle que nous connaissons : si l’on s’aventure les yeux non bandés dehors, on risque de devenir fou et de se donner la mort dans d’atroces souffrances.

On suit ainsi cette femme, qui, un beau jour, décide qu’il est temps pour partir de la maison qui l’a protégée jusqu’alors. On ne comprend pas tout à fait ce qui se passe au début, on ne saisit pas toute l’ampleur de l’horreur qui sévit dans ce monde. Mais que l'on ne s’inquiète pas : nous alors le découvrir au fil des pages et des flashbacks qui ramènent Malorie quatre ans plus tôt, alors qu’elle découvre qu’elle est enceinte, que l’épidémie mystérieuse apparaît à la surface de la Terre et se répand, en même temps que la terreur.

Dans ces souvenirs, nous suivons Malorie, qui trouve refuge auprès d’autres survivants, dans une petite maison. Là-bas, elle cherche sa place et se noue d’amitié avec un certain Tom.

Nous avons ainsi deux histoires en parallèle : celle des mois qui suivent l’épidémie et celle du périple de Malorie sur la rivière quatre ans plus tard. On suit l’évolution de cette jeune femme que cela soit dans le refuge avec ses colocataires ou durant son voyage à l’air libre.  L’horreur est dévoilée petit à petit, dose de sang après dose de sang, ce qui ne fait que renforcer la tension tout au long des 350 pages de ce livre. Contrairement à d’autres récits post-apocalyptiques, « Bird Box » ne nous montre pas tout dès le début, on ignore ce qui se passe, ou ce qui rend fou les humains. Cela vient au fil du roman et je trouve cela très puissant comme lecture car il nous est impossible de nous l’abandonner ne serait-ce que quelques minutes.  

Les personnages sont très bien dépeints, détaillés et ont une grande profondeur. Malorie est une jeune fille qui devient une femme, qui devient une mère, en quelques mois (en quelques semaines même) et qui apprend à s'en sortir dans ce monde où l’espoir n’existe plus (ou presque). J’ai été ébahie par sa force et sa volonté de vivre alors que toute sa famille a disparu.

Le personnage de Tom m’a également beaucoup touchée, comme nombre de lecteurs j’imagine. C’est un homme sensible, intelligent, fort et calme, malgré tous les événements qui lui tombent dessus. Jusqu’au bout, il essaie de demeurer positif, d’aller de l’avant et de chercher des solutions. C’est un personnage comme on aimerait en avoir plus, qui représente un espoir dans l’obscurité. Il représentera un repère pour Malorie, jusque dans les toutes dernières pages du livre. 

J’appréhendais un peu le côté « voyage avec les yeux bandés » de l’héroïne, où je me disais, avant d’ouvrir le livre « Ne vais-je pas m’ennuyer ? Si les protagonistes ne voient rien, je ne verrai rien aussi. » Mais Josh Malerman arrive à nous faire ressentir la peur, le stress, la pression de ses héros et le sens de la vue se retrouve remplacé par celui du toucher et de l’ouïe. Nous entendons chaque bruissement de feuilles, chaque chant d’oiseau, chaque grognement de chien. Nous sentons la morsure du vent, le sang qui coule, la moiteur de l’air… C’est une lecture absolument passionnante et délicieuse dont on ressort bouleversé et déboussolé, comme si, durant les dernières heures, nous avions aussi vécu à l’aveugle, tâtant l’obscurité. 

 

L’histoire : 20/20

Les personnages : 17/20

 

 

L’écriture

 

Que dire de la plume de Josh Malerman, si ce n’est qu’elle est parfaite ? Rude mais poétique, directe mais sensible, elle nous transporte aux côtés de l’héroïne et nous fait frémir mieux qu’un bain de glaçons. Aucune tournure de phrase inadaptée, ou lourdeur mais des mots qui coulent un peu comme la rivière sur laquelle vogue Malorie une bonne partie du roman. 

 

Le style d’écriture : 19/20

 

 

La symbolique

 

Un point qui m’a particulièrement interpellée est le fait que dans ce roman post-apocalyptique, le danger vienne non pas de créatures mais de leur simple vue, capable de rendre fou au point de se tuer. En soi, les créatures (ou peu importe ce que c’est), n’attaquent jamais et elles ne dévorent pas les humains morts. Mais pourtant, elles sont partout, et si on les voit, alors nous sommes perdus.

Ce qui fait que, contrairement à d’autres romans post-apocalyptiques où l’on peut s’en sortir avec un bon fusil, ici il n’y a aucun moyen de leur échapper dès le moment où on les voit. Ce qui rend leur présence encore plus terrible, mais en même temps plus attirante, car, au final, à moins de leur faire face (et donc de dire adieu à notre cerveau, ainsi qu’à notre vie par la  même occasion), nous ne savons jamais réellement ce qui se cache dehors.

J’ai trouvé très intéressant de traiter ces Créatures de cette manière, qui donne une vraie dimension au livre. Ici, le danger réside dans l’inconnu, dans ce qu’il y a camouflé dans l’obscurité, dont nous ignorons tout. Sauf qu’ici, il n’y a aucune chance de pouvoir affronter ce danger, cette peur indicible, qui s’en retrouve renforcée. 

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