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"Dualed"

d'Elsie Chapman

 

Année VO : 2013

Année VF : 2014

Editions VF : Lumen

 

 

Synopsis

 

"Dans la ville fortifiée de Kersh, avant

d’atteindre son vingtième anniversaire,

chaque citoyen doit éliminer son Double, un

jumeau génétiquement identique, élevé dans

une autre famille. Le compte à rebours se

déclenche un beau matin, et chacun a

trente petits jours pour affronter son autre

moi. West Grayer est fin prête. Elle a quinze

ans, et s’entraîne depuis des mois et des mois

pour affronter son alter ego. Survivre, c’est

accéder à une vie normale, terminer ses

études, avoir le droit de travailler, de se

marier, de mettre au monde des enfants. Mais un grain de sable imprévu vient griper la machine, et West se met à douter : est-elle vraiment la meilleure version d’elle-même, celle qui mérite un avenir ? Pour rester en vie, elle doit cesser de fuir... son Double d’abord, mais aussi ce qu’elle ressent, et qui a le pouvoir de la détruire. Frénétique et imprévisible, le premier roman d’Elsie Chapman est un thriller qui vous prend à la gorge, une chevauchée infernale de la première à la dernière page."

 

Avant-Propos

 

Je tiens à remercier Emily Vaquié, et les éditions Lumen, pour m’avoir permis de découvrir ce premier tome, ainsi que le second, de cette dystopie. Lumen possède une collection tellement incroyable, et ces deux livres me faisaient vraiment de l’œil, alors je n’ai pu que sauter de joie en ouvrant ma boîte aux lettres !  

 

 

 

Ma chronique en brève

 

Un premier tome palpitant, bourré d’action, mais en même temps de réflexion, nous dépeignant un univers sombre et glauque qui m’a autant attirée qu’il ne m’a repoussée. Un excellent moment de lecture !

 

Note générale : 16/20

 

 

 

Mon avis sur…

 

 

L’histoire

 

Dès les premières pages de ce roman, nous entrons directement dans l’univers de Kersh, où les enfants ont jusqu’à 20 ans pour tuer leur double. En effet, à Kersh, Cité recluse derrière d’immenses murs, la stérilité touche toute la totalité de cette ville. Heureusement, la science vient au secours de cette population et les bébés peuvent apparaître, mais sous la forme de jumeaux (issus du mélange de deux couples différents). Pour éviter à la surpopulation, les jumeaux auront tous une épée de Damoclès au-dessus de leur tête : un jour, ils seront activés. Alors ils auront un mois, et pas une heure de plus, pour assassiner leur double. Ou ils mourront.

Nous découvrons West Grayer, qui a grandi dans ce monde pour se transformer en une adolescente d’une quinzaine d’années qui a vu ses frères et sœurs disparaître, et a perdu ses parents quelques mois plus tôt. On est face donc à une jeune femme très mature que la vie n’a pas épargnée. Face à son activation future, elle décide de devenir une Chasseuse, et tuer les jumeaux d’autres personnes afin de s’entraîner pour le jour où son tour arrivera.

Tombe le moment où tout bascule et où elle est activée. Il lui reste 30 jours pour venir à bout de son double. Y parviendra-t-elle ? Mystère !

Je me souviens, au fil de ma lecture, m’être demandé si j’appréciais ce premier tome. En effet, l’histoire est vraiment palpitante, les héros touchants (bien que West m’a parfois un peu agacée avec ses tergiversations incessantes) et l’univers bien sombre, comme je les aime. Mon problème alors ? L’aspect très glauque de cette ville, le fait que des enfants (car oui, c’est tout ce qu’ils sont) doivent tuer un être pour survivre. Chaque personne de Kersh ayant été activée et étant toujours en vie a donc du sang sur ses mains. J’ai trouvé cela très dur et presque dérangeant que la pureté d’un enfant soit ainsi détruite.

Je sais qu’on retrouve ce style dans différents ouvrages dystopiques, mais c’est vrai que je ne m’y ferai probablement jamais.

Quoi qu’il en soit, comme je l’ai dit plus haut, bien que je me sois interrogé sur mon plaisir à découvrir ce livre, je ne peux vous cacher que j’ai adoré me plonger dans ce monde, ce qui ne faisait que de renforcer ce mélange de joie et d’angoisse. Une dualité étrange, pour un livre étrange en résumé !

Les personnages sont tous très bien détaillés, et je me suis principalement attachée à Chord, l’ami de West. C’est un jeune homme mature, protecteur (il va être d’une grande aide pendant son activation), et qui est foncièrement bon. J’ai aussi été touchée par Dess, un garçon que West rencontre durant son mois « d’activée ».

Les relations sont très bien dépeintes et m’ont paru réalistes. C’est un point qui m’a beaucoup plu et marqué de ce livre.

En conclusion, un excellent moment de lecture, avec un univers sombre qui ne peut pas laisser indifférent, des héros « vrais » et sensibles qui permettent d’alléger l’atmosphère de cette dystopie. J’en suis ressortie avec une seule envie : me jeter sur le tome 2. Ce que j’ai fait dans la foulée ! 

 

L’histoire : 16/20

Les personnages : 18/20

 

 

L’écriture

 

La plume d’Elsie Chapman ne s’engonce pas de fioritures : elle est directe, simple, et violente. On ne nous prend pas avec des pincettes, on n’enjolive pas Kersh. Non. Nous sommes transportés dans toute l’horreur de cet univers, dans son absurdité, dans son incompréhension et cette une grosse claque que l’on reçoit dans les premières pages de ce livre. J’ai trouvé son style puissant, grave et en parfaite adéquation avec l’histoire. Une belle réussite !   

 

Le style d’écriture : 18/20

 

 

 

La symbolique

 

En lisant ce livre, je n’ai pu m’empêcher de penser à la schizophrénie : un double qui existe, soit plus mauvais, soit meilleur que nous, évoluant dans la Cité et dont l’ombre nous guette sans cesse. Un jumeau à faire disparaître. J’ai trouvé cette dualité très intéressante, d’un point de vue psychologique. C’est soi-même que l’on abat lorsqu’on tire une balle dans le corps de son double. Il nous ressemble, il a les mêmes gênes. Sa différence ? Avoir vécu dans une autre famille. Avoir eu une autre vie.

C’est tuer ou être tué. Vraiment ? Ne se tue-t-on pas un peu en assassinant de sang froid celui qui est notre miroir ? Ne salissons-nous pas notre âme avec le sang qui recouvre nos mains ?

Cette complexité est un point qui m’a vraiment interpellée dans ma lecture. C’était comme si deux êtres ne formaient qu’une seule personne, comme les deux parties d’une totalité, une dualité parfaite. Finalement, en détruisant l’une de ces deux parts, on se détruit soi-même. 

 

 

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