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"Les Souliers de Mandela"

d'Eza Paventi

 

 

Année : 2014

Editions : Kennes

 

 

 

Synopsis

 

Lorsque Fleur Fontaine débarque en Afrique,

c’est un être fané que le continent accueille.

La jeune femme, qui a eu la chance de naître

du bon côté de l’équateur, avance sur un fil de

fer. Dans un pays en reconstruction, elle

affronte ses propres territoires ravagés.

Inspirée par le père de la nation sud-africaine

, Nelson Mandela, elle apprivoise ce que l’on a

oublié de lui transmettre; comment se

reconstruire, comment pardonner. Mais pour

marcher sur ce long chemin vers la liberté, les

souliers de Mandela lui semblent de bien

grosses pointures à chausser…

Pour son premier roman, l’auteure nous offre d’habiles dépaysements :  un voyage en terre africaine, mais aussi, et surtout, un voyage intérieur. Car au contact de l’Autre, ne sommes-nous pas obligés de nous définir?

 

 

Avant-Propos

 

Je tiens à remercier les éditions Kennes, en particulier Clémentine Guimontheil, pour ce partenariat et m’avoir offert la possibilité de découvrir ce livre touchant, qui m’a emmenée dans la chaleur et la magie de l’Afrique du Sud, sans bouger de mon canapé. 

 

 

 

Ma chronique en brève

 

Un roman qui, comme je m’y attendais, fut riche en émotions et qui m’a fait voyager jusqu’en Afrique, pour mon plus grand bonheur.

 

Note générale : 18/20

 

 

 

Mon avis sur…

 

 

L’histoire

 

Avec ce roman, nous découvrons Fleur, jeune femme de vingt-cinq ans, qui vient toujours juste de rompre avec l’homme qui a partagé sa vie pendant sept ans, dans des conditions très difficiles. Pour oublier, fuir ou encore pour se remettre de sa trahison, elle saisit au vol l’occasion d’effectuer un stage en Afrique du Sud, à Johannesburg, voyant là la porte de sortie, son échappatoire, à sa souffrance et à l’humiliation subie.

 

Mais une fois en Afrique, elle se heurte à la réalité de la pauvreté. Celle qu’on croit connaître de loin, au travers des journaux télévisés, elle la vit de près. Mais également, elle doit faire face aux différences de mentalité. Comme ce moment où elle décide de sortir son appareil photo en pleine rue sans réaliser qu’elle manque ainsi de respect à tous ceux qui habitent ici, sans réaliser non plus le danger qu’elle peut encourir avec une telle démarche, pour elle si anodine. Avec ce voyage, c’est tout un nouveau monde qu’il faut apprendre, une autre façon d’agir, d’autres habitudes et d’autres façons de voir la vie qu’il convient de saisir.

 

Les premières semaines sont difficiles et on sent parfaitement la dépression dans laquelle vit cette québécoise qui, même à l’autre bout du monde, continue d’être hantée par les souvenirs de son Grand Amour perdu. A cela s’ajoute  les problèmes rencontrés durant ce début de stage, ses boulettes et ses aprioris vite balayés.

Les cent premières pages du roman sont particulières, lourdes de douleurs, de ressentiment, de rancœur. J'ai eu, au départ, un peu de mal avec cette héroïne, qui me donnait l’impression d’être complètement amorphe, à pleurer cet homme qui avait vraiment l’air, excusez-moi du terme, d’un sacré blaireau. Mais tout d’un coup, à travers ses rencontres, les personnalités qu’elle croise et qui donnent de la couleur son existence, elle se remet peu à peu et reprend goût à la vie. Et à partir de ce moment-là, j’ai complètement croché sur ce livre et l’ai dévoré sans m’arrêter jusqu’à des heures oh combien indues !

Car on voyage, on découvre, on sent, on rêve, on goût, on aime à travers ce livre et au travers des regards de cette voyageuse blessée qui finit par remonter la pente de l’amour déçu en direction de l’espoir d’un futur meilleur.

 

Au-delà de l’histoire personnelle de cette jeune femme, dont on découvre les causes de la souffrance qui l’anime au fil du livre grâce à des flashbacks, c’est tout un pays que j’ai découvert grâce à cette histoire. Des habitudes, des paysages, des parfums, des sensations qui défilent au gré des pages comme si on avait pris l’avion avec Fleur et qu’on la suivait dans les rues de Johannesburg, de Cape Town ou dans la savane africaine.

Elle regarde l’Afrique non plus comme une touriste, avec une distance arrangeante, mais comme quelqu’un de là-bas, notamment grâce aux contacts qu’elle noue et qui lui font découvrir ce pays de l’intérieur et non pas superficiellement comme tant de gens le font quand ils vont là-bas.  

Elle rencontre des gens de tous horizons, en apprend plus sur l’Apartheid (et nous aussi du coup, car je dois avouer que j’ignorais à peu près tout de cette époque sombre de l’Afrique du Sud), fait face à différents points de vue et au racisme toujours présent dans ce pays où longtemps divisé.

Elle va vivre de grandes amitiés, de petits amours, et au fil des quatre cents pages de ce livre, on suit sa reconstruction, où elle va apprendre le pardon.

 

C’est ainsi un voyage en Afrique que nous entreprenons lorsque nous ouvrons ce livre, mais c’est surtout un voyage intérieur qui se déroule sous nos yeux, grâce à la plume parfaite d’Eza Paventi et ce livre a représenté un moment de lecture délicat, rempli d’émotions et de sensations, duquel on sort, un peu comme son héroïne : changé, grandi. 

 

L’histoire : 18/20

Les personnages : 16/20

 

 

L’écriture

 

La plume d’Eza Paventi est très maîtrisée, délicate, sensuelle. Elle arrive à nous immerger dans un autre monde, à nous emmener dans un autre pays et à nous faire découvrir ses particularités et ses saveurs simplement par la grâce de ses mots. Il n’y a pas de lourdeurs, et les chapitres relativement courts donnent du mouvement au récit, où se mélangent présent et passé, nous faisant découvrir les fêlures d’une âme, mais également ce qui va finir par les combler

 

Le style d’écriture : 19/20

 

 

La symbolique

 

Au travers de ce livre, nous découvrons le chemin qui mène jusqu’au pardon, grâce à l'exemple de Mandela, qui a pardonné à ses bourreaux, qui allait jusqu’à tenter de les comprendre, nous saisissons ce qu’est que cela représente, et quels sacrifices sont nécessaires pour arriver à pardonner réellement l’autre pour le mal qu’il nous a fait.

Egalement, le racisme apparaît à plusieurs reprises au fil du livre, et on comprend que la source de cette rage est liée à une ignorance sur l’autre. La peur de l’autre n’est liée qu’à la méconnaissance de ce qu’il est réellement. Lorsque l’on tente de comprendre l’autre, de cerner son point de vue, la colère, la rage, ou la crainte disparaissent. Mais on comprend que ce chemin est long, douloureux et qu’il est parfois plus facile de se complaire dans cette peur que d’aller à son encontre.

Enfin, avec ce livre, nous découvrons les inégalités sociales toujours ancrées dans un pays qui, bien qu’ayant mis fin à l’apartheid, est encore bien loin d'être tiré d'affaire, où des foyers sont coupés de l’électricité et de l’eau courante, ou ceux qui veulent s’en sortir sont obligés de s’endetter, et de tomber ainsi dans un cercle vicieux dont il semble impossible de s'échapper.

C’est un pays rempli de fêlures, mais qui garde une joie de vivre incommensurable, un peu comme cette jeune femme, Fleur, blessée et remplie de contradiction, mais qui possède une soif d’exister plus forte que tout

 

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